Mad maple

Séverine Morfin alto, compositions
Elodie Pasquier clarinettes, monotron
Guillaume Magne guitares, banjo
Céline Grangey bandes sonores

artwork Yann Bagot

      

Si les arbres pouvaient donner leur point de vue sur l’état du monde, que diraient-ils ?

Peut-être s’apercevrait-on qu’ils sont devenus fous… Nourrie par les travaux de Baptiste Morizot, Philippe Descola ou Vinciane Despret, Séverine Morfin interroge dans Mad Maple notre rapport à la nature et aux sons — des sons de la nature à la nature des sons.

Mêlant écriture et improvisation, Mad Maple se présente sous la forme de trois suites pour alto, guitare , clarinette, monotron et bandes sonores. Composées comme une quatrième voix, ces bandes comprennent un montage de sons de forêt, de glacier et de tempête, ainsi que de l’alto et du monotron, dans une démarche qui s’inspire à la fois du field recording et de la musique concrète. Fascinée par les sons et par les archives (elle a une Maîtrise d’Histoire), Séverine Morfin s’intéresse depuis longtemps au versant sonore du monde. Son solo d’alto Chorèmes (2015), qui désigne en géographie la représentation schématique d’un espace, mobilisait déjà des enregistrements. Ici, les bandes sont jouées par Céline Grangey grâce aux GRM Tools de l’INA. Manipulées, modulées et spatialisées (en différé sur l’album ; en temps réel et en multi-diffusion immersive en concert), elles prennent vie au même titre que les instruments.

Même si elle est habitée par le souci de l’état de la terre (le glacier que l’on entend s’effondrer dans « glacés » a déjà disparu), la musique de Mad Maple est joyeuse, et d’une intense poésie. Le vent souffle avec l’alto, les oiseaux de la forêt chantent aux côtés de la clarinette, un glacier dialogue avec la guitare… Grâce à un travail sur le recouvrement des timbres, on ne sait plus à qui appartient tel ou tel son. À la fin de « glacés », la guitare se met à ressembler à un alto joué pizzicato ; « dans la forêt », la clarinette s’envole dans les suraigus et flirte avec ses propres limites. Cette multiplication et cette indistinction des sources confèrent à la musique une épaisseur, une douce densité, et, paradoxalement, une simplicité et une évidence. Dans Mad Maple, les sons sont tous accueillis de la même manière, et les quatre voix se fondent en un même corps mouvant et vivant.

Le maple, c’est aussi l’érable dont l’alto de Séverine Morfin est (entre autres) fait. Il a été fabriqué spécialement pour elle par le luthier Patrick Charton, à qui le morceau « les murmures » est dédié. Du bois de l’instrument au bois de la forêt, Mad Maple nous reconnecte aux éléments naturels — le vent, l’eau, les arbres. Nous faisons partie du tout, semblent dire ces paysages imaginaires. En réactivant un rapport vibratoire à notre environnement, Mad Maple donne naissance à un nouveau monde.

Raphaëlle Tchamitchian

Photos © Remi Angeli

Diffusion

Contact : Cristel Deslis – diffusion@gardenmusic.org

Dans la programmation Under the radar du festival Jazz à la Villette, je me sens attirée par les paysages sonores de Mad Maple. Le groupe, emmené par l’altiste Séverine Morfin, mêle alto, clarinette, guitare et bandes sonores évoquant les vibrations de la nature. À la simple écoute en ligne, j’ai décollé. Vivement le live à 20 h, à l’Atelier du Plateau (19).

Télérama Sortir

L’album Mad Maple nous alerte sur le dérèglement climatique. Se dessinent dans nos oreilles les nuages, la grêle… le tout avec une musique magnifiquement servie et composée par Séverine Morfin, artiste inclassable.

Un quartet absolument magnifique.

Marjolaine Portier-Kaltenbach, Club Jazz à Fip

Séverine Morfin a un sens des nuances, un sens des dynamiques. Elle ménage des surprises, des silences… C’est comme si elle nous racontait des histoires.

Alex Duthil, Open Jazz, France Musique

« On pressentait l’œuvre ambitieuse ; elle touche au plus profond, l’alto de Morfin sondant les consciences autant que les sensations.[…] Séverine Morfin et son jeu avide des profondeurs dessinent un monde fragile mais parfait, que le boisé de la clarinette peuple en harmonie. »

Citizen Jazz - Album élu

« Pour faire jaillir l’émotion, la compositrice malaxe l’acoustique, l’électronique et des captations de bruits de la nature. […] Notre maison brûle, pourtant la musique de Séverine nous fait lâcher le lest de nos peurs. […] « Mad Maple » est un album inventif, traversé de fulgurances, sublime. »

Jazz News - Album indispensable

Une petite merveille aux couleurs délicates, Séverine Morfin signe un album remarquable.

Jean-Jacques Birgé

avec le soutien de 

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